
Dire que, jusque-là, se faire piquer relevait de la banalité ! Du simple bon sens prophylactique ! D’une logique de protection personnelle ! Et de santé collective !
Chacun d’entre nous, du moins en France, possède, soigneusement rangé dans un tiroir, le carnet de santé de son enfance. Où tous ces soins sont enregistrés.

BCG, Diphtérie-tétanos-polio, …
Le manuel d’autodiscipline sanitaire ; se faire vacciner relève désormais de l’automatisme ; et ce, de la naissance au plus noble âge.
La poliomyélite faisait encore des ravages il y a peu ; le dernier cas autochtone français date de 1989 alors que la vaccination avait été rendue obligatoire dès 1964.
Mobilité géographique mondiale l’y aidant et méfiance vaccinale en altérant la circonscription, cette maladie refait sporadiquement surface.
C’est en 1938, après différents essais plus ou moins heureux, destiné initialement aux mères les plus fragiles socialement, que le « Carnet de Santé » fut rendu obligatoire, attribué gratuitement dès la naissance. Sous la houlette d’une femme : Louise Hervieu.
Depuis, y sont répertoriés tous les indicateurs de croissance, tous les aléas de santé, tous les traitements prescrits. Et les échéances de vaccination.
À une époque, la santé, celle de l’enfant en particulier, était une telle priorité que, de l’État aux syndicats, de la maternelle à l’usine, toute une série de mesures, d’initiatives et de protocoles de suivi, rythmaient l’évolution de chaque citoyen, de la naissance à la fin de la scolarité et à l’emploi.
Et ce, dans une intention de prévention, d’éducation à la santé, autant physique que psychologique et sociale.
A-t’on jamais mesuré ce que la dégradation, l’abandon pourrait-on dire, de cette discipline sanitaire collective, occasionne, pour finir, comme surcoûts à posteriori ?
Alors, aujourd’hui, en 2021, en découvrant et en tendant son bras pour recevoir une injection, certes sujette à beaucoup d’interrogations, que faisons-nous, sinon entrer dans ce système vertueux de santé collective.

Il y a, à Marnes-la-Coquette, une très belle statue qui rappelle, ce qu’à Louis Pasteur et, avant lui, par exemple à Ignace Philippe Semmelweis pour le lavage des mains, si trivial aujourd’hui, à encore bien d’autres chercheurs, nous devons à leurs découvertes et à leurs innovations médicales.
De la rage, de la septicémie, on mourrait par tombereaux entiers il y a peu.
Alors AstraZeneca, Moderna, Pfizer ou encore Johnson&Johnson : dans quelques mois, on aura oublié les ravages de cette pandémie et se faire piquer entrera dans les mœurs, les us les plus banals.