
Mercredi, « Paris sera une fête ! »
Ce n’est pas un présage, c’est une certitude corroborée par une débauche de signaux en tout genre.
Pour mercredi, Paris se fait belle.
Il n’y a pas une rue, une avenue, une placette qui ne s’apprête, dont les atours coquettement ajustés ne débordent de leur terrasse sur la chaussée.
Balais, chiffons, scies, marteaux.
Cela sent l’encaustique, le vinaigre blanc, la sciure fraîche et le métal échauffé.
Un ballet multiforme d’énergies enthousiastes : ménagères, ouvrières et bricoleuses, qu’à peine dérangent les ondées printanières.
Avant mercredi, Paris prépare ses arrières.
Les chambres froides se remplissent, les percolateurs éructent, les zincs se polissent, les guéridons s’alignent.
Pour mercredi, Paris monte en ligne.
La ville sort et épingle à sa poitrine ses plus belles médailles : bistrots, bocks et ballons.
Nul besoin de clairon, tous sont volontaires ; l’impatience pousse en avant la joie, la joie de revivre au grand jour, la joie d’entendre, bien brillants, les verres s’entrechoquer.