Romain Gary est né un 21 mai 1914 à Vilna, Empire Russe (Vilnius, Lituanie aujourd’hui).
Pourquoi apprécie-t-on un auteur plutôt qu’un autre ? Comment les mots provoquent-ils un coup de foudre qui se transforment en passion durable ?
C’est sans doute le mystère de l’alchimie littéraire, la manière inexplicable et inexpliquée par laquelle les mots font leur chemin et résonnent en vous.
Romain Gary est un compagnon. Il se trouve toujours, par un texte ou par un autre, à vos côtés avec une forme de réponse, à toutes les interrogations qui peuvent survenir en vous.
Je l’aime pour cet élan de ferveur :
– « Pas une seule goutte de sang français ne coule dans mes veines, seule la France coule en moi. »
Mais aussi pour tout ce « terrorisme de l’humour » qui émaille l’ensemble de son œuvre autant celle signée Gary que celle signée Ajar.
Dans une remarquable édition du magazine littéraire « Apostrophe » de Bernard Pivot, du 3 juillet 1981, où est débattue l’incroyable combine Romain Gary / Émile Ajar, le psychanalyste Gérard Mendel a cette phrase :
– « Il voulut offrir à sa mère un championnat du monde. »
Romain Gary a rempli le contrat tacite passé avec Nina, celui d’une vie parfaitement romanesque, ou plutôt d’un défilé de personnages touchant un à un, l’aventure, la virilité, la gloire, la richesse, la reconnaissance, l’apothéose.
Le petit Lituanien, devenu un des plus grands écrivains français, nous touche par cette fidélité, jusqu’à la mort, à cette « promesse ».
« Je n’existe ami lecteur que pour ta délectation et tout le reste n’est que tricherie, c’est à dire malheur des hommes. » (Les Enchanteurs, 1973)
Dans sa vie et par sa plume, Romain Gary nous délecte de toutes ses vies et de toutes ces vies que nous avons autant comme rêves que comme ambitions, et que nous n’avons, au fil des pages, qu’à faire nôtres.
Guillemette Callies 