
Il a fallu la trouver, la débusquer cette image, cet instant, juste après la pluie, dans la fugacité d’un rayon de soleil ; qui nous est bien compté ces temps-ci.
– « Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu’enflamment les rayons tombant d’un ciel brouillé ! » *
Quand une chose si simple devient si belle, tout se brouille alentours, tout s’éloigne, reste la joie de la trouvaille.
Et la poésie, horizon des émotions de l’âme, espace infini pour le silence que peuplent, un par un, choisis, des mots précis.
Toute la nouveauté du printemps, sa grâce vierge de toute flétrissure, se dépose dans cette eau, cette goutte unique.
Bientôt, les millièmes, qui pour nous sont des années, pèseront gramme par gramme dans sa destinée. Elle glissera, ira rejoindre ses sœurs.
Partageant un message, si l’œil choisit de lire : « Pendant que tu me regardes, le temps jaloux s’enfuit. Cueille le jour, et n’attends pas demain » **.
* Charles Baudelaire, « Ciel brouillé »
** Paraphrase de Leconte de Lisle