
Une seule personne peut prendre un parti, choisir d’agir dans le sens opposé du commun. C’est un mouvement de désobéissance, d’abord individuel, mais qui peut cependant faire des émules. Tout dépend de la force de la conviction que l’on a qu’un groupe, qu’une organisation, est injuste.
D’ailleurs, c’est en ces mots que Henry David Thoreau résume le concept : « Tout homme plus juste que ses prochains forme déjà cette majorité d’une personne. »
Il en parle d’expérience puisque cette phrase, extraite du pamphlet antiétatique « La désobéissance civile », se fonde sur une expérience personnelle de la démarche vécue trois ans auparavant.
Henry David Thoreau refusa de payer l’impôt exigé par l’État américain pour protester contre l’esclavagisme. Pour cette sédition, il fût arrêté et emprisonné en juillet 1846. Mais, à sa plus grande fureur, il fût libéré dès le lendemain par une tante qui acquitta sa caution.
En quelques lignes, Thoreau nous invite à refuser de cautionner, par des agissements serviles de citoyen, toute organisation et tout gouvernement qui userait de son pouvoir dit légitime, pour perpétrer l’injustice au nom de la communauté sur laquelle ils ont reçu autorité.
Une philosophie à méditer chaque matin sans doute !