
« La blessure et la souffrance »
La croisée des mondes
« Feux croisés »
Éditions de l’École de Guerre
2020
Pour chaque achat, 1€ est reversé au « Bleuet de France »
En lisant le dernier mot de ces récits, la première impression qui s’est fait jour est de constater que, dans nos petits univers feutrés qui nous ont rendus imperméables aux réalités charnelles du monde, ce que nous comprenons des blessures et de la souffrance et ce que nous cultivons à partir d’elles, nous maintient en deçà de la puissance du bien qui est en chacun de nous.
En fermant ce recueil de récits, où une authentique pudeur met en valeur des mises à nu émouvantes, la première urgence qui s’est manifestée a été que ces histoires devraient être lues par le plus grands nombre : collégiens, lycéens, médecins, élus, prétendants politiques, fonctionnaires, enseignants, religieux, activistes, philosophes, journalistes…
Ces récits de combats, chacun dans leur singularité, sont des leçons : sur l’honneur, sur le caractère sacré de chaque vie avec ses imperfections, ses limites, ses souffrances et ses blessures, sur la patience, sœur de la résilience.
Soldat, marin, soldat du feu, civil, aumônier, bénévole, animatrice media : chacun se relaie pour entrer dans un scénario sublime, une illustration des nombreux types de blessures (physiques, psychiques), dans une compréhension et dans une transcendance des injures corporelles et des souffrances concomitantes, que celles-ci aient été reçues et vécues autant sur le terrain de la guerre que dans les contingences parfois tragiques de la vie.
L’envoi par le Général François Lecointre donne le fil conducteur et la logique de l’ensemble : la blessure et la souffrance sont protéiformes. Aucune n’est à mépriser. Mais il faut en avoir une approche particulière pour ce qui concerne celles vécue par nos Forces Armées combattantes.
Nous pouvons être fiers de nos Forces Armées, qui poussent la réflexion sur le sens de leur mission, en en envisageant tous les aspects, tant pour eux-mêmes, que pour leurs familles, que pour leurs adversaires sur les terrains d’opération, que pour les victimes civiles du quotidien sur notre sol.
Que pour démontrer, page par page, la fécondité illimitée de nos blessures.
Un passage de la conclusion, livrée par Frédérique Bedos, résume à lui seul la puissance de ces histoires :
– « Les témoignages qui se sont succédé, désarmants, bouleversants de sincérité, ont mis en lumière l’abîme de l’humilité de nos vies qui, si vulnérables soient-elles, sont sacrées. C’est au nom de ce caractère sacré que certains sont prêts à l’offrande suprême. Renoncer à son destin personnel pour participer à l’écriture de la destinée humaine ! Par amour pour la vie, savoir regarder la mort en face. »
Ces récits sont de premier ordre et de première qualité : des paroles puissantes prononcées, écrites, par des hommes et femmes exceptionnels.