
Catharisme, « parfaits », « consolamentum » : notions vagues dans les linéaires chargés d’une culture générale qui n’est jamais définitive et s’alimente chaque jour. Ce sont ainsi les grands principes de la modestie, leçon pourtant sue depuis déjà fort longtemps, que j’ai récapitulés en gravissant les pentes de la forteresse albigeoise
Les panneaux explicatifs, qui permettent de rythmer l’ascension par des haltes pédagogiques, se confondent en simplisme historique, voire romanesque, que la moindre recherche retoque de faits documentés.
Un peu déçue d’avoir ainsi été menée en bateau, pour ne pas dire en chemin, j’ai trouvé un peu de compensation dans la découverte du nom d’un écrivain et poète occitan un peu oublié : Maurice Magre (1877 – 1941). Voici la récolte de ces vers inconnu que j’ai faite et dont j’ai pu me régaler :
« Ainsi tu vieilliras »
Ainsi tu vieilliras loin de moi, et des peines
Que je ne saurai pas te viendront à pas lents,
Je ne scruterai pas les ombres de tes veines,
Je ne compterai pas tes premiers cheveux blancs.
Au foyer inconnu dans un fauteuil antique,
Près d’un jeune miroir tu t’assiéras, songeant,
Et parmi la douceur des ombres domestiques,
Tu seras grave et douce avec des mains d’argent.
Peut-être avec regret en te voyant moins belle,
Te rappelleras-tu ta grâce et ton éclat ?
Pour t’expliquer l’attrait de ta beauté nouvelle
Et pour te consoler je ne serai pas là.
Je ne connaîtrai pas les meubles et les choses,
Quels livres préférés seront alors les tiens.
Tu chanteras des vers, tu toucheras des roses,
Et des vers et des fleurs, moi je ne saurai rien.
Je ne percerai pas le mystère des chambres
Où tu vivras. L’oubli gardera ta maison.
Et quand l’âge à la fin te glacera les membres,
Un autre pour la mort sera ton compagnon…