
Abandon est le mot qui prend tout l’espace dans l’esprit quand l’œil embrasse la décrépitude d’un chef d’œuvre.
Se mêlent deux sentiments contradictoires : l’admiration du travail artisanal mais parfaitement artistique et la tristesse de réaliser que rien n’est fait pour arrêter, ne serait-ce que freiner, les flétrissures inexorables du temps.
Hors les grands monuments, hors les sites touristiques qui captent toute la manne financière et toutes les subventions, le petit patrimoine se meurt.
Combien de villages, combien de calvaires, combien de bâtisses campagnardes mériteraient, non seulement les détours mais aussi les débours.
Pourrit, ici-et-là, tout un patrimoine que sou par sou, don par don, la méticuleuse, laborieuse épargne et les ferveurs populaires ont bâti au fil des siècles. Il y aurait quelques comptes à faire et à rendre de ces oublis et de ces gâchis.
En attendant, il ne reste qu’à rêver ce que fût ce beau et ce qu’il en reste.