
Juste avant le sentier de randonnée, au bout du bout de la fin du village, après une longue côte bien pentue, un chemin, une boîte aux lettres cabossée qui en a vu et un panneau indicateur. Comme rien, absolument rien : ni la raison de cette randonnée, ni le lieu, ni le jour ne m’avait préparé à une telle possibilité, une stupeur pétrificatrice m’a planté devant l’inscription : Louis XVI !
Au bout de ce chemin, il y aurait Louis XVI ! Il serait ainsi finalement passé au travers des affres de la Révolution, un autre que lui serait monté à l’échafaud et ce serait avec un art consommé de l’illusion que la guillotine aurait fait tomber une tête ensanglantée que Samson, jouant parfaitement ce jeu macabre, aurait soulevée pour l’exposer à l’haineuse vindicte populaire ; qui n’avait rien d’une illusion pour le coup.
La première préoccupation fut de chercher la manière adéquate de s’adresser à un Monarque, qui, en 2021, ne se trouve qu’à sept jours de son deux cent soixante-septième anniversaire et ce, en dépit d’un état de laisser-aller avancé : accoutrée d’un short et d’un t-shirt passés, de chaussures de randonnée poussiéreuses et surtout hirsute, échevelée, comme une sorcière après un sortilège raté.
La seconde préoccupation fut de trouver, malgré l’excitation et l’émotion devant l’imminence d’un aussi prodigieux face à face, quelque chose d’intelligent à dire ; une phrase qui marque, un compliment original
– « Sire… ! » ; comment faire court, efficace, agréable et singulier ?
– « Sire, vous nous manquez ! Il est heureux que vous ayez toute votre tête, il y a fort à faire dans ce pays ! » Je crois que ça, c’est pas mal.
Mais hélas, trois fois hélas, revenue de ma stupeur pétrificatrice, bien plus causée par une imagination galopante, un gentil délire romanesque, que par un coup de chaud inopiné, il m’a fallu admettre l’impossibilité de la chose et que ce panneau indiquant un « Louis XVI » au bout du chemin, ne pouvait être qu’une mauvaise plaisanterie.
« Je demanderai audience une prochaine fois ; à moins que, de là-haut, Il entende. »
[…] qui a pris enseigne au départ du sentier de randonnée que je mentionnais l’autre jour dans un autre billet ; assez loufoque, je le concède.Le pseudo-néo-Louis XVI est un personnage très apprécié […]
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