
Reprise sérieuse de l’entraînement en course à pied oblige, foulée soutenue en direction du stade. Pour une séance de fractionné, c’est le mieux. On tourne, on tourne, un peu en mode hamster dans la roue de sa cage, mais, au moins, aucun obstacle ne s’oppose aux efforts d’accélération.
À potron-minet, il n’y a généralement pas un grand monde sur la piste ce qui permet éventuellement d’être en petite forme, d’être mauvais, voire en service minimum sans que cela n’interpelle personne.
Mais ce matin, il y avait foule. Tous les bâtiments de sports alentours sont en travaux et donc, peuplés d’ouvriers et donc, de spectateurs.
Cela aurait pu, au minimum, être un aléa silencieux. Hélas, ces messieurs, une brochette de six ou sept, en avaient décidé autrement. Il est probable qu’ils avaient sucré leur café avec du fiel pour s’en donner à cœur joie de la sorte : sifflets, remarques, gros mots, compliments douteux. Pour la faire courte, j’étais un gros thon moche.
Ils ont dû espérer, un court instant, que cela gâcherait ma motivation, que je trébucherais, que je zigzaguerais ! Rien de tout cela ne se produisit.
Aussi désagréable que cela ait pu me paraître, d’autant plus que cette scène ne s’était jamais jouée auparavant, j’ai continué à siller sans dévier.
D’une certaine manière, je leur dois, pour une première séance de reprise, un joli chrono. Le mépris, un peu de colère quand même, est un bon carburant.