
La dame du web qui, par un discours flatteur, a poussé au choix de ce restaurant, devrait refaire un tour dans cet établissement. Entre sa réclame et l’expérience de ce soir, le pizzaïolo a dû, soit tomber amoureux, ce qu’on lui souhaite, soit perdre son savoir-faire, ce que l’on regrette.
Alléchés par la prestation de Madame, qui, les détaillant bouchée par bouchée, se régale goulûment des délices servis, confiants, nous nous sommes précipités. Dans la séquence, Madame hypnotise en tâtant de son couteau les bords bruyamment croustillants de la pâte à pizza. L’eau vient immédiatement à la bouche. Ensuite, vient l’éloge des ingrédients, naturels, frais, cités un par un. Enfin : le prix, 8€ la Margarita, porte le coup de grâce à une potentielle ultime hésitation.
Une fois sur le seuil de la trattoria, la première déception vint du lieu lui-même. Basta, le petit bistrot italien à l’accueil amical. Enflé par la promotion, le patron a racheté le local d’à côté et nous y case d’office en nous enjoignant de gloutir notre pizza en moins d’une heure chrono, tous les salamalecs et l’addition compris. Cet accueil maladroit a tronqué notre capacité à explorer sereinement le menu : exit les 6€ et les 8€, il fallait du réconfort, nous sommes allés à celles à 14€.
Posés à peine chauds, les disques de pâte garnie manquèrent un peu, pas de beaucoup, à la promesse qui avait été faite ; ça ne croustille pas. Pas à pas de fourchette sur la croûte à la recherche de la déflagration vantée, aucune réaction : c’est mou.
Le reste fut goûteux mais fade.
Fade de gentillesse, fade d’animation, fade de service chaleureux, fade de plaisir.
Il faudrait le dire à la dame du web. De revenir un soir comme nous, simples badauds, sans tambour ni trompette.
Et se faire pizzer, traiter à la sauvette !
Quant à suivre ses conseils ; on se contentera peut-être désormais de la regarder bâfrer.