
Le géant suédois du meuble ne fabrique plus le modèle. Le modeste plaquage en bouleau a disparu au profit d’un plus noble en hêtre, alors, il a fallu se tourner vers l’occasion pour trouver la suite esthétique. Sans chercher le style Louis XV, un minimum d’unité est atteignable.
« Billy, ah Billy ! » Une des premières créations de l’enseigne, il y a plus de 40 ans.
Ce n’est pourtant pas cette merveille d’ébénisterie industrielle grand public qui retiendra l’attention, mais plutôt le va-et-vient bien sympathique de son transport d’est en ouest parisien qui a permis à deux personnes de se rendre mutuellement service. L’une se débarrasse, l’autre s’équipe ; l’une possède une voiture, l’autre pas ; les deux sont des as du tournevis et de la notice de montage.
Je rejoins la vendeuse chez elle, nous démontons le meuble et le chargeons ensemble dans le coffre, je reprends le métro, elle traverse Paris au volant, nous nous retrouvons, nous transvasons à nouveau les différentes pièces chez moi.
Ouf !
Nous aurions pu nous en sortir avec la somme due et une poignée de main, mais nous avons choisi l’une et l’autre d’en faire plus qu’une simple vente. Petit café avant, tasse de thé et petits gâteaux après. Parler, raconter un peu, juste avant la limite de la sphère privée. L’agréable vient de quelques minutes de bonhomie et de confiance, hors des tribulations sociales ordinaires. Une aquarelliste, petit cadeau en arrivant, un écrivain, petit cadeau en repartant. Jardin d’est comme-ci, jardin d’ouest comme ça.
Aucune de prise de tête mais libre champ au temps.
« Dire que tout ceci, c’est grâce à Billy. »