
Il arrive parfois que l’on n’est rien à raconter.
Plus exactement, que rien de saillant ne vaille la peine d’un récit. C’est ainsi qu’une journée pourrait se résumer à un néant si, par miracle, l’encéphalogramme n’avait pris une petite décharge de fantaisie, un tout petit fou-rire qui ouvre la voie à une foultitude de rêves, de divagations, de suppositions et de loufoqueries.
« Maître Laurent », à ses frais, a permis ce moment.
Son message publicitaire, sa réclame, dans ma boîte à lettres a failli terminer en boulette dans la corbeille à papier, mais le besoin d’ébrouer cette maussaderie tenace lui a sauvé la mise.
– « Vous aide à résoudre tous vos problèmes. »
– « Protection contre les dangers »
– « Chance aux jeux »
Et surtout : « etc ».
Ce « et cætera » valait l’hésitation à tout balancer. Car d’autres choses, d’autres promesses de miracles manquent à cette liste.
Cela ressemble un peu aux semaines avant Noël, quand, les boîtes à lettres débordaient de catalogue de jouets et que, optimiste sur son crédit-sagesse et sur la prodigalité père-noëlo-parentale, on cochait plus qu’aucun renne n’aurait syndicalement accepté de charroyer.
« et cætera » est un pousse-au-crime, un blanc-seing pour des caprices sans limites : il y aurait bien deux ou trois choses que je voudrais demander.
Je prépare ma liste, ça va être long ; au moins quelques jours de gamberge !