
Trois centième chronique de l’« Odyssée 2021 » : cela se fête ! Ce n’est désormais plus un parcours mais un compte à rebours. Encore soixante-cinq écrits à imaginer pour toucher au but, le 31 décembre.
La trois centième chronique, j’ai eu à y penser dans une rame bondée, asphyxiante, de la ligne 13 dans le sens nord-sud. Le fil et les images de la journée : le décor, les objets, les gens et leurs gestes ; et l’atmosphère.
Ce mot, « atmosphère », ressource à ma mémoire une des scènes les plus célèbres du cinéma français, celle de Louis Jouvet et d’Arletty sur une passerelle du canal Saint-Martin à Paris :
– « Atmosphère, atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? »
Oui, mes chroniques ont une « gueule d’atmosphère ». J’en change tous les jours, c’est, en partie, la raison pour laquelle elles sont si différentes les unes des autres et que ma plume change, prend une couleur nouvelle d’un jour à l’autre. Chaque jour m’aère ; aucun ne m’asphyxie.
Aujourd’hui, avant l’atmosphère du métro, il y a eu celle de Stains, ancienne cité-jardin, gloire des années vingt et de l’hygiénisme anglo-saxon, devenue une périphérie parisienne plus ou moins à l’abandon.
Aujourd’hui, après l’atmosphère du métro, il y aura eu celle d’un petit restaurant cossu et d’un petit plaisir fugace et douillet, celui de poser, réconforter mes mains glacées par une journée de fatigue sur l’envers d’une assiette chaude délicatement posée devant moi par Jimmy.
Et demain ?
Demain, à Paris, à La Varenne, plus loin ou encore au creux de ma main, je ferai encore bonne pèche et l’atmosphère sera toujours bonne.