
Quel joli mot : « suave » !
Il a emprunté les vapeurs du chocolat en train de fondre doucement sous l’effet de la chaleur et lentement tournoyées par une cuillère en bois.
Quel événement banal !
Cependant la petite émotion gustative, née dans les cellules olfactives, sans cesse renouvelée, est relayée au palais qui réagit immédiatement et très, très positivement.
« Suave ». L’odeur du chocolat est d’une grande douceur, elle serait presque fauve si elle n’était pas sucrée, elle serait presque excessive si une légère pointe d’acidité, comme une senteur de fruit mûr ou comme un rappel du feuillage de ses origines, ne s’insinuait dans les effluves.
L’impression est magique, toujours neuve. L’odorat, le goût se mobilisent et s’unissent. Ce moment de cuisson donne au chocolat une séduction qui ne se retrouve pas toujours dans les gâteaux, les crèmes et autres gourmandises.
« Suave ». L’effet, subtil et agréable, ne dure pas longtemps ; il ne revient qu’avec une envie de recette, un projet de dessert, une envie de faire plaisir. Mais le premier plaisir, celui de cette « suave » brume chocolat qui élance ses volutes pour titiller les sens, n’appartient qu’à la main qui le fait fondre.