
Noël est encore loin mais la difficulté de résister aux tentations est déjà bien présente. Il semblerait même que ce soit impossible.
Des tombereaux de friandises, des murs de calendriers de l’Avent barrent l’entrée des magasins. Tous les fournisseurs rivalisent de séduction au point que faire ses courses de manière raisonnable revient à se mettre dans les sabots d’un cheval de trait, de préférence avec des œillères très enveloppantes.
Il y a toujours malheureusement la faiblesse qui s’attarde derrière vous, comme un enfant désobéissant, et qui passe en revue, méthodiquement, l’offre des rayons. Cette faiblesse repère, avec la mémoire d’années de votre gourmandise en expertise, l’objet qui fera rompre vos défenses et basculer votre volonté.
Il y avait donc, quelque part sur un présentoir, ce petit sachet de parapluies en chocolat, dont j’avais tenté d’oublier, sous l’emballage chatoyant, le délicieux chocolat enrichi d’une once de praliné.
Des années et des années d’efforts pour forger une amnésie ciblée sur ce genre de pousse-au-crime, balayées, comme ça, pour une seconde d’inadvertance.
Ils sont passés à la caisse, je les ai ramenés, ils ont traîné quelques temps sur le coin d’une table sur lequel mon œil louchait à chaque passage. Leur emballage aguichant, pas seulement pour les moins de douze ans, m’ont fait de la retape toute la soirée.
Et là, je viens de craquer.
Le plaisir est égal à mon souvenir : croquant, fondant, onctueux et diablement fugace.
Pas d’armistice prévue avant janvier, il y a encore, devant nous d’ici à là, quelques pièges, quelques assauts, quelques défaites à prévoir. Mais sur ce terrain de la tentation, la victoire c’est d’y céder.