
Les tendances changent. Le 25 novembre est la fête des Catherinettes. Des voix tonitruantes s’élèvent, malheureuses au point de flinguer Sainte-Catherine, la patronne de ces jeunes filles célibataires qui, le cœur à la boutonnière, rêvent d’un mari, d’un amant, d’un amoureux, d’un compagnon de cœur.
Il y a peu, certaines priaient en secret en ces mots :
« Sainte Catherine, soyez bonne
Nous n’avons plus d’espoir qu’en vous
Vous êtes notre patronne
Ayez pitié de nous
Nous vous implorons à genoux
Aidez-nous à nous marier
Pitié, donnez-nous un époux
Car nous brûlons d’aimer
Daignez écouter la prière
De nos cœurs fortement épris
Oh, vous qui êtes notre mère
Donnez-nous un mari »
Mais aujourd’hui, ce serait plutôt une déferlantes de propos malfaisants et nauséabonds :
« Ne pas avoir un mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, ne pas être tuée, ne pas être tabassée. »
En peu de temps, le militantisme aura asséché les cœurs, vidé les dictionnaires de tout leur vocabulaire heureux ne laissant que celui pour haïr. Cette hargne fait minablement de tous les hommes des violeurs, des assassins et des brutes épaisses. Quel projet d’avenir !
Sans les mots pour le dire, l’envie de bonheur ne peut que se tarir.