
Présidentielle oblige, il y a des débats politiques, des interviews politiques, des tribunes politiques, des programmes politiques, des personnalités politiques.
De séquence en séquence, c’est le grand déballage de critiques, de sanctions, de verdicts, de réductions, d’augmentations, de suggestions, de propositions. Une véritable surenchère de trucs et astuces, un jeu de à qui mieux mieux dont on peut regretter l’analogie avec le concours Lépine qui eût le mérite, lui, de faire émerger des ustensiles qui ont changé la vie de bien des ménagères, au moins avec la fameuse armoire à cuillères.
Mais aucun prétendant, aucun, n’est capable de dire, de formuler nettement, de problématiser synthétiquement, la vision qu’il a de la France de demain, de celle d’en dix, vingt, trente ans.
Aucun n’évoque le drame hexagonal que serait la perte de la Nouvelle-Calédonie, et demain peut-être, des Antilles. Aucun n’évoque le risque monstrueux que court un pays comme le nôtre avec la pression migratoire qui ne manquera pas de déferler sur nous ; les effets du changement climatique n’en n’augurent que les débuts.
Chacun sait le risque de chute qu’encourt celui qui, regardant ses orteils ou gardant le nez en l’air, ne prête pas attention au chemin et n’anticipe ainsi pas ses obstacles.
Il va falloir, il faudrait, leur confier le destin du pays et le nôtre avec de telles courtes-vues. Ce ne sera donc pas le choix du meilleur, mais celui du moins pire.