
Cette année, cher Père Noël, il n’y a grand-chose à te demander, sinon une ou deux choses très simples mais, tristement, assez difficiles à trouver.
Il faudrait par exemple, et peut-être essentiellement avant tout autre souhait, un gros paquet de joie de vivre. La joie de vivre est un élixir rare qui se cultive dans les contrées profondes des âmes et des esprits. La maintenir en état de prospérité consiste essentiellement, pour le cultivateur, à arracher les ronces et leurs épines qui ne cessent de s’immiscer dans ses plants pour contrecarrer ses plans. Les ronces contrarient la nature de la joie de vivre qui transforme tout sujet en projet, en possible ou, souvent, qui fait dévier toute méchanceté de son cours maléfique.
Oui, cher Père Noël, c’est peut-être cette seule chose, la joie de vivre, qu’il faut te demander de déposer, le 25 décembre au matin, au pied de chaque sapin, même ceux en plastique, même au pied de ceux, invisibles, que la bêtise, l’une de ces multiples sortes de ronces idéologiques nuisibles et redoutables, n’a pas voulu dresser.