
Techniquement, la démarche s’est révélée extrêmement facile ; ce fut même déroutant.
Comme pour toute prise de risque, c’est l’avant qui pèse lourd et prend du temps. Cela rappelle le premier plongeon, la première fois où l’on se risque dans les airs pour atterrir dans l’eau. Tout le temps que l’on passe à réfléchir, on le perd à ne pas y aller.
Mais perd-on vraiment du temps à procrastiner ? Ira, n’ira pas ? Que fait-on en réalité les bras croisés et les orteils crispés ? On observe les autres, on regarde la manière dont ils s’élancent, les erreurs qu’ils commettent, les précautions qu’ils prennent ; on réfléchit à sa future prise de risque.
Pour en revenir à l’objet qui vaut à mes chers lecteurs cette métaphore aquatique, il s’agissait aujourd’hui de créer une auto-entreprise ; de déposer un kbis pour faire court. Des mois et des mois à regarder passer le train et les efforts des autres, à décortiquer leurs discussions, leurs remarques, leurs échanges de conseils. Quelques heures de lecture de notices explicatives et de pages d’information. Quelques appels aux administrations pour vérifier tel ou tel point.
Le seul moyen de sortir de ce giratoire est d’identifier la bonne porte de sortie, c’est-à-dire l’opportunité, soit pour une entreprise, le client. Donc voilà, c’est fait : l’entreprise est créée, le droit de facturer est ouvert.
L’impression post-clic-final sur le formulaire de création, ressemble à l’issue du plongeon une fois que l’on a décidé de s’élancer dans les airs : tout ça pour ça ! Ce n’était pas si difficile.
Le premier client, c’est la raison du plongeon. Celle de la noyade se maîtrise beaucoup moins.
Pour le plongeon, une fois fait, il suffit de rejoindre la rive, de reprendre pied, pour recommencer.
Pour ce qui est de la création d’entreprise, une fois le plaisir du splash passé, il faut rester dans l’eau, il faut rester mouillé et continuer à nager.
Mais là, c’est justement à nager qu’il faut songer. Sans hésiter pour le coup !