Évangile de Jésus-Christ selon Saint-Luc ; (2, 1-14)
« (…) il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »
Souvent, la Nativité, la naissance de Jésus-Christ, est présentée d’un point de vue misérabiliste : Joseph et Marie n’auraient eu d’autre lieu où se réfugier qu’une méchante étable à Bethléem.
Il y a une autre façon de comprendre la scène et celle, développée dans son homélie de la messe de la nuit de Noël par le Père Damien Delesque, vaut la peine d’être connue, méditée et thésaurisée.
Il faut imaginer que ce pourrait être pour une autre raison qu’une faute de place dans la « salle commune » que Joseph et Marie s’installèrent dans une étable. Ce pourrait être simplement parce que le moment de l’enfantement, l’accouchement, demande du calme, de l’intimité et que l’auberge de Bethléem n’offrait pas ce confort pour donner naissance à un enfant.
Pour que la Grâce de Dieu survienne, il est nécessaire que le calme se fasse autour de soi, il faut lui donner, lui trouver une place : un moment hors de l’agitation, de l’effervescence, du désordre.
Chaque fois que dans son cœur un homme s’écarte du tumulte, chaque fois que dans leur cœur les hommes font silence, taisent leur rage, alors se crée un havre de paix pour que survienne l’Esprit. Notre corps est soumis à toutes les sortes de sollicitations, alors c’est dans notre âme, notre crèche à l’écart du monde, que nous pouvons faire naître le sentiment divin, c’est dans ce calme intime que Dieu trouve la voie, le moyen, de s’adresser à nous.
La salle commune est l’agitation du monde qui empêche Dieu d’avoir accès à nous et nous d’avoir accès à Lui. L’étable, la crèche, la mangeoire sont tous les lieux où les hommes, renonçant à leurs privilèges, se mettent en état de penser, de se transcender : d’accueillir Dieu.
Guillemette Callies 