« On prendra le temps. »
La pression est tombée. Un sourire s’est esquissé. Une heure de discours n’aurait eu ni de meilleur, ni de plus efficace effet.
Il n’est pas toujours évident de trouver la phrase, la combinaison de mots parfaite, celle qui répond exactement à la situation. Souvent, on s’accroche tellement au matériel, on recherche à ce point l’efficacité que l’on en oublie l’interlocuteur, le bénéficiaire, l’usager, le patient ou tout autre personne méritant attention, plus intimement : l’amoureux, le parent, l’enfant, l’ami.
Quelques détails dans l’attitude corporelle, des incompréhensions répétées, montrent que l’on va dans le faux, que l’on ne donne pas ce qui est attendu : le temps. Pour les gens bousculés pas la vie, autant que pour ceux qui tiennent mieux les rênes de la leur, la seule bonne décision à prendre, c’est de poser le crayon, de tout poser et d’écouter.
Oui : « on prendra le temps. »
Guillemette Callies 