
À l’heure où les prix flambent, les coquettes ont du soucis à se faire et parcourir les rayons beauté en gardant la tête froide et sans tomber dans une grande déprime relève du défi. Il faut tellement de trucs : lotion, potion, élixir, fluide, sérum et autres décoctions miraculeuses à une femme pour éprouver du plaisir à se pimpelocher.
Les produits de beauté sont les plus chers au litre comme au poids, comme la lingerie féminine est ce qu’il y a de plus cher au mètre carré. Vingt-cinq euros pour une culotte prise dans une surface maximum de tissus de vingt centimètres carré, autant dire que le sens du calcul est un inné du beau sexe. Passons sous silence le ratio du baume machin qui vous donne, en principe, vingt ans de moins dès après six semaines et son multiple de fioles.
Quand c’est la crise, il faut renoncer à déléguer. Adieu esthéticiennes, manucures et autres masseuses ! Désormais, le fait maison est de rigueur et la disponibilité de la salle de bain en prend un coup. Nécessité fait loi. Des brumes parfumées s’élancent de la surface de l’eau qui remplit la baignoire, des cliquetis résonnent dans tous les sens, la scie des limes agacent l’épiderme et les éponges, chiffons, cotons, brosses et gants de crin font les trois huit.
Au bout de ces dizaines de petits gestes et petits efforts, délassée, parfumée, régénérée, rajeunie, crémée, récompensée par le reflet du miroir, la seule petite contrariété qui chagrine cette belle atmosphère, consiste à se demander pourquoi, avant que cela ne devienne nécessaire, on a dilapidé autant d’argent à tort et à travers, alors que l’on est tout aussi bien servi chez soi.
Mais, il y a un mais, reste un vainqueur absolu par ko de cette reprise en main budgétaire, les confinements l’ont démontré : le coiffeur ! Là, le risque est bien trop grand de se retrouver plus moche après qu’avant.