« Flâneries 2023 » – # 32 – « Ce soir, c’était retraite ! »


Ne dépendant, pour me rendre sur mon lieu de travail, que d’une ligne automatique, sans conducteur donc, de fait moins soumise aux caprices syndicaux, cette journée, annoncée comme terrriiiibleeeee à longueur de médias, fut finalement presque ordinaire.

Un ordinaire pas si désagréable : peu de monde dans les rames : possibilité de lire assise ; peu de monde dans les rues : pas de file d’attente dans les prêt-à-manger. Beaucoup de commerces étaient fermés, peu de chalands derrière les vitrines, de rares malins qui ont compris qu’ils pourraient faire les soldes tranquillement ; pas de foule assuré !

Je n’ai lu aucun journal, à peine écouté la radio. Il paraît qu’ils ont défilé nombreux ici à Paris et partout en France. Mobilisation générale contre la réforme des retraites. Comment envisager cet éden alors qu’il est déjà difficile de convaincre de son dynamisme, de ses compétences quand on a cinquante-trois ans ; alors à soixante ! On verra bien.
Ils ont sans doute raison de protester ; le problème du financement des retraites n’est pas un problème de ressources, mais un problème de gestion. Où va réellement l’argent de notre travail ? Certainement pas aux rouages essentiels au collectif, mais bien plutôt au saupoudrage anarchique des aides sociales et à la gabegie administrative. Ils ont sans doute tort de protester ; il y a tellement de crève-la-faim en France et de par le monde, des hommes et des femmes prêts à traverser déserts et mers pour une vie meilleure, qu’il s’en trouvera toujours pour prendre leur travail à moindre coût. À moins que ce ne soit les machines, comme celle de ma ligne de métro.

C’est en fin de journée que le sujet de la retraite s’est profilé dans mes pensées. Et j’ai pensé à un rosier. À beaucoup de rosiers, de toutes les couleurs, des plus pastels au plus vives, des très aristocratiques, sur pieds, aux très poétiques en haies anarchiques. Je pensais à leurs différents parfums, sucrés, envoûtant. Grâce à ses rêves botaniques, à ses visions de jardins idéals, ce soir, j’étais ailleurs ; ce soir, c’était retraite !

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