« Flâneries 2023 » – # 47 – « Ça y est, c’est officiel »


Travail réalisé en atelier d’écriture avec des compagnons de la nuit, ceux qui n’ont pas forcément d’abri. « Ça y est, c’est officiel ! » en fut la proposition.

Ça y est, c’est officiel ! Les médecins sont formels. Les examens, les diagnostics le confirment : le Président est perdu, atteint de connerie, aujourd’hui en phase aiguë et au stade terminal. La réaction pourrait être de se dire qu’il en faut des « Bac plus quarante » pour découvrir cela après six ans de manifestations sporadiques des symptômes de la maladie.
Si aujourd’hui c’est officiel, cela fait longtemps que c’est officieux. On en jase depuis des lustres dans les salons, devant les étals, accoudé au comptoir et bien sûr en son for intérieur : « il a un truc pas clair le mec, non ? » Ils furent nombreux à comprendre très vite qu’il y avait du pangolin en lui : élevé en laboratoire, jamais exposé à l’air libre et encore moins à la vraie vie.

Cela produit des éructations anarchiques, des phrases toutes faites sorties de nulle part, certainement pas du dictionnaire de l’Académie française, mais bien plutôt d’un système de centrifugeuse du sens, pour le dissoudre justement.
Il a voulu dire cela. Non, il a plutôt voulu dire cela. À moins que, d’un contexte à l’autre, on puisse entendre les deux : tantôt l’un, tantôt son contraire. Ça, c’est la distributivité de la langue, symptôme que tout le monde peut percevoir chez le con déclaré qui ignore, ou feint d’ignorer, son mal. Le comble étant que le malade pense les autres comme plus atteints que lui, ce que, traduit autrement, le rhume serait à la grippe.
Par exemple, quand il dit : « dans une gare, on croise des gens qui ont réussi et d’autres qui ne sont rien », il officialise le fait qu’il a été élu par ceux qui reconnaissaient en lui le mieux atteint d’entre eux, donc le plus malade de tous ceux qui ont réussi. Président, il s’est mis à leur tête, avec la sienne de premier de la classe, de théâtre en particulier.

C’est en regardant les récents défilés que peut se mesurer le poids de la maladie du premier des citoyens Français, dernier d’une lignée d’opportunistes politiques apparue dans les années quatre-vingts. Le combat contre la réforme des retraites, au-delà de tous les arguments en lice, assimile la succession de politiques publiques à l’image de baigneurs dont on découvre à marée basse qu’ils étaient nus. Les contestataires découvrent, pour cette réforme comme pour l’ensemble des faillites françaises, de l’hôpital à l’école en passant par l’Armée, toute une généalogie de l’incompétence et de l’impécuniosité. Grâce à notre malade actuel et à ses prédécesseurs, toutes les dorures de la France sont à l’os, résultat de quarante-cinq années de gouvernement par l’idéologie et la gabegie. Connerie-gangrène, quand tu tiens nos dirigeants !

« Quand on mettra les cons sur orbite, t’auras pas fini de tourner ! » Saillie à la Audiard qui conduit à se demander comment s’y prendre pour débrancher un satellite. Retrouver la télécommande peut-être ?

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