
Cinquantième billet, ou chronique. Le chemin n’est pas facile pour cet exercice 2023, heureusement qu’il y quelques souvenirs de randonnées ensoleillées à placer à l’horizon. Cela encourage.
La vertu des billets, ou chroniques, quotidiens est de refléter l’air du temps, celui d’une année bien triste, encore une fois, à placer dans la lignée de 2020, année de la Covid, celle de 2021, les suites sanitaires et économiques de l’épidémie et celle de 2022 avec la guerre en Ukraine. L’air, mais aussi l’esprit du temps, de notre époque où tant de nos habitus, les éléments constitutifs de notre société, semblent se perdre, être réécrits par des idéologies ubuesques, totalitaires.
Cet esprit est désormais empreint de peur, de réticences, de doute et, certainement, d’une forme de lâcheté, plus proche de la résignation ou du sentiment d’impuissance que de l’approbation ou de la soumission. Le courage réside désormais dans l’insistance à prendre chaque jour sa plume, à aller coûte que coûte chercher l’anecdote, le fait d’actualité, l’impression, l’émotion et à en faire littérature, à l’exprimer pour que ce qui est vécu ne disparaisse pas, témoigne toujours.
Reste le lecteur lui-même, ce qu’il accepte de lire et de recevoir, ce qu’il peut comprendre de l’alignement des mots, des nuances, des points de vue, des prises de position, de la métaphore, du lyrisme et, parfois, du pamphlet. Depuis la création de ces pages, 9 924 personnes ont pris la peine de les ouvrir et de les lire. On est loin de statistiques de diffusion des Twitter et autres Instagram, mais l’audience à tout crin n’est pas la finalité de ce travail.
La finalité est bien plus la qualité de lecture elle-même particulièrement à l’ère de la promotion incontinente de soi, d’une certaine pornographie psycho-sociale, de l’insulte, de la vindicte et du lynchage. Ce peu de lecteurs rassure, il indique des esprits ouverts, capables intellectuellement, curieux de la réflexion des autres : ce qu’à mon sens on appelle l’humanisme.