
Pépite : petite masse d’or, brut. Littéralement, en espagnol, le mot renvoie à pépin. En français, pépin laisse entrevoir un problème, quelque chose qui a coincé à un moment donné. Rien de tout cela. Laissons la spontanéité du mot faire son œuvre : pé-pite !
Un moment d’hésitation, pépin imprévisible, aurait pu faire basculer la soirée vers le scénario morose des pantoufles, bol de soupe et ennui. Annuler ! Sur les notes de Benabar, se laisser gagner par le syndrome de la caverne, la cabane, l’escargot, le prisonnier : « On s’en fout, on n’y va pas ! » Tout y pousserait en ce moment ! Chasser cette antienne d’un revers d’amitié : « non, c’est une cops ! Papoter, t’amuser, tu te souviens ? Allez, c’est comme le vélo, on n’oublie pas ».
Pé-pite : plaisir d’avoir lancé au serveur, un peu à la James Bond, « Martini ! ». Pé-pite : deux verres qui se choquent après une longue journée de travail et les déambulations trépidantes d’un point à un autre. Voilà un tintement cristallin à côté duquel il ne faut pas passer : note, signal de connivence, début d’un processus. Pé-pite : comme une bouteille de bonne humeur que l’on décapsule ; à consommer sans modération.
Gorgées d’ambre rougeoyante, alcool doux, par degré persuasif ! « Shaken not stirred »: secoué pas remué ! Quelle différence entre les deux ? Proxémie des effets dans l’alcool : au bruit des glaçons, agiter un peu cette mélancolie, remuer la tentation d’inertie ; sans pour autant bouger, ressentir une certaine sécurité.