
Féminisme ; dans le dictionnaire, la définition de ce mot est : mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme, l’extension de ses droits en vue d’égaliser son statut avec celui de l’homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique ; doctrine, idéologie correspondante. Féminisme ; sur le site de la Commission européenne, la définition de ce mot est : mouvement visant à mettre fin au sexisme, à l’exploitation et à l’oppression sexistes et à réaliser la pleine égalité de genre en droit et en pratique.
Il manque peut-être à ces formulations savantes, très combattantes, une donnée à propos du privilège d’être femme, à propos de ce qui lui appartient en propre, son apanage : celui d’être mère. Lapalissade ? Pas si évident en 2023 quand on se rappelle certaines déclarations féministes, comme celle de Delphine Seyrig à l’ORTF en 1972, où la femme ne peut prétendre à la réussite qu’à l’aune de la qualité de ses relations « interpersonnelles », notamment avec les « gosses ». Pleurer sur son sort, n’y voir que les désavantages, reprendre en boucle la complainte du verre à moitié vide : voilà ce qu’est devenu le féminisme, oublieux de l’essentiel que porte les femmes : le nid, l’abri, le repos ; le réceptacle des joies simples, en premier lieu celui d’être mère.
Cela se vérifie particulièrement les jours de fêtes, Noël, Pâques, ces parenthèses où la frénésie du monde, du quotidien se suspend, où, par l’accueil, elle peut offrir une pause, une ressource à ceux qui dépendent d’elle. Oh, cela n’a pas le glorieux des grands personnages et moments de l’Histoire, cela n’a pas la visibilité des cathédrales et des œuvres d’art ! Tout réside justement dans sa discrétion, son humilité, sa fiabilité : la femme, quand elle joue véritablement son rôle, permet au monde d’avoir comme référence la suspension du temps, la possibilité du soin et de la réparation, d’avoir comme contrepoint au mouvement permanent, à la voracité matérielle, la procrastination bienfaisante, apaisante, la sobriété, la satisfaction de ce qui est, de ce que l’on a.
Le rôle de la femme, l’oublie-t-on bien souvent, alors que le sujet domine dans toute sa justification et son urgence, mais aussi dans tous ses détournements et délires, est essentiellement écologique ; il prend soin de la maison, il est la clef de voûte du dialogue entre les êtres humains. L’homme, avec la femme, y a bien sûr toute sa place, il doit la prendre et l’assumer, pour autant que sa moitié lui en laisse le champ et ne joue pas en permanence sur les pédales de l’incompétence quand cela l’arrange et de la défausse quand cela l’arrange aussi.
Les grandes théories féministes brossent un tableau général bien trop négatif, bien trop partisan et surtout bien trop négationniste des situations particulières où la relation homme-femme est équilibrée, où chacun s’épanouit dans son rôle en fonction de son caractère, de ses goûts, de ses aptitudes et de ses moyens. Si l’indépendance physique, civique et matérielle qu’elles ont acquise ne peut en aucun cas être remise en question, les femmes ne doivent pas rejeter, renier le rôle majeur de « mère », de « matrice », de « fondatrice » du monde qui les a placées sur un piédestal dans la majorité des civilisations, des religions et des mythologies. Le féminisme actuel est destructeur de ce principe et de ses privilèges, agressif vis-à-vis des hommes, barbare pour la vie, la procréation : l’enfant ; il ne peut rien en sortir de bon pour l’humanité. Cette humanité, avec l’allongement des limites de l’avortement, la location des ventres, la négation des genres, les changements de sexe des enfants, l’euthanasie décomplexée, se voue progressivement à la mort ; elle n’est plus soin, commisération, pardon.
Il est sans doute temps de reprendre la définition de féminisme à sa racine et d’en faire une nouvelle déclinaison de la tendresse, de l’insouciance et de la paix.