
Marée montante, marée descendante ; impossible à dire. Tout est si calme en aplomb de la plage, sur la dune. Le vue est légèrement brouillée, on distingue des silhouettes : là, une élégante ; là, une grappe d’enfants ; là, un rêveur ; quelques pêcheurs à pied. Lentement, l’écume des vagues ourlent d’une fine dentelle blanche le sable blond que ternit à peine les dernières lumières d’un soleil sur son déclin. De délicats nuages voilent l’horizon, placent la scène dans un écrin. Les voiliers s’éloignent ou s’agrippent à l’ancre. Une journée s’achève et les bruits se font murmures. À peine, le ressac ose-t-il un refrain, comme une main qui effleurerait une étoffe légère.
« Au bord de mer » est le seul endroit calme de l’exposition. Dans le dos, la foule déambule en masse, les téléphones sonnent et brisent le charme. Quelqu’un s’intercale devant la toile, vérifie le nom de l’artiste. C’est un Degas, mais peu importe désormais à cette parenthèse songeuse de le savoir ; elle est rouverte. Le tumulte reprend ses droits.