10 mai 1774, Louis XV meurt de la petite vérole. « Le roi est mort, vive le roi » est aussitôt lancé par la Cour. Louis XVI devient roi, sans que ce rôle ait dû lui échoir, ayant eu un père et un frère prioritaire sur lui dans l’ordre de succession au trône de France. Mais sans pitié, la grande faucheuse a bouleversé la logique généalogique.
« Quel fardeau ! Et l’on ne m’a rien appris ! Il me semble que l’univers va tomber sur moi ! »
« Mon Dieu ! protégez-nous, nous régnons trop jeunes ! »
Voici de Louis XVI et de Marie-Antoinette, les premières réactions à l’annonce de l’inflexion de leur destin.
Destin qui ne sera qu’une suite de malentendus alors que dès les premières heures de son règne, il prend les meilleures et les plus drastiques décisions : éloignement de la favorite de son grand-père, la du Barry ; donner l’exemple de la vaccination en se prêtant lui-même à l’inoculation contre la variole (petite vérole) ; diminution des dépenses de la Cour : frais de bouche et frais de garde-robe, Menus-Plaisirs, équipages de chasse, Petite Écurie, …Si son frère, le comte d’Artois le moque en l’affublant du titre de « Roi de France et avare », ce seront les Parisiens qui bénéficieront de ces économies ; 100 000 livres seront distribués aux plus démunis d’entre eux. Le 30 mai, par édit royal, il exemptera les Français de l’impôt « de joyeux avènement » traditionnellement perçu lors de l’accession au trône d’un nouveau roi.
« Louis XVI semble promettre à la nation le règne le plus doux et le plus fortuné » prédira-t-on. Quinze années de règne auront réussi, maladresse sur maladresse, fausse rumeur sur fausse rumeur, à façonner cette bonne augure en sort injuste et funeste.
Guillemette Callies 