Un billet, court, chaque jour.
Ce qui manque, souvent, dans l’encombrement de mauvaises nouvelles dans l’actualité, c’est qu’un distinguo entre le bien et le mal, entre le juste et l’injuste, entre le moral et l’immoral, entre le décent et l’indécent, entre l’honneur et le déshonneur soit clairement exprimé.
Les otages du Burkina-Faso.
Simple civile, disposant d’informations de base, une première question s’est imposée :
– « Pourquoi des soldats si aguerris, assignés à une mission de guerre précise, se sont-ils portés au secours de simples civils inconscients. Est-ce là la mission pour laquelle ils doivent risquer leur vie ? Sont-ce là des instructions d’État ? »
Autre question :
– « Les civils inconscients en question réalisent-ils seulement à quel prix leur vie a été sauvée ? »
Autre question :
– « Même si une sonnerie aux morts ne manquera pas d’assombrir le ciel de Paris mardi en mémoire de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, a-t-on raison d’accueillir les fautifs avec tant d’honneur à Villacoublay ? Peut-on accorder un tel traitement à ceux par qui leur mort est advenue ? Y-avait-il besoin d’une présence présidentielle ?
Et enfin :
– « N’est-ce pas au chef, qui a en principe la charge de garantir la ligne de démarcation entre toutes les notions citées en préambule, que revient la responsabilité d’en donner l’exemple ? Est-ce bien, juste, moral, décent, honorable de faire de la publicité au prix de la mort de deux jeunes soldats ? »
Oui, pour une simple civile, une simple citoyenne usant de son bon sens et d’une certaine ligne dans ses principes, il n’y avait rien de bien digne cet après-midi.
Ce qui a manqué sur le tarmac, c’est le plus important : l’honneur.
Guillemette Callies 