Un billet, court, chaque jour.
Après son décès, le 25 novembre 1959, l’INA évoquait Gérard Philippe comme « l’un des ambassadeurs les plus authentiques de l’Art Français ».
Ce compliment superlatif tenait moins de son physique ravageur, propre à faire perdre toute pudeur, selon Jeanne Moreau elle-même, aux foules d’admiratrices qui venaient l’acclamer au sortir des coulisses du TNP et d’ailleurs.
Ne l’ayant jamais admiré sur les planches du TNP, déclamant « Le Cid » :
« Percé jusques au fond du cœur
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d’une juste querelle,
Et malheureux objet d’une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé, »
Je ne le connais que deux manières,
– à la voix, dans le conte de « Pierre et le Loup », écouté en boucle sur mon mange-disque
– à l’image, dans « Le Diable au corps », dans bien d’autres films comme celui en particulier « Fanfan la Tulipe ».
Pourquoi « La Tulipe ».
Pour le bijou en forme de cette fleur, reçu en récompense des mains de Madame de Pompadour, maîtresse en titre du Roi Louis XV, pour l’avoir héroïquement sauvée d’une attaque de bandits de grand chemin.
Il faudrait être un spectateur bien difficile pour ne pas goûter l’humour, la fraîcheur et le tumulte de cape et d’épée de ce film-épopée.
Une phrase du film, pleine de naïveté et d’humour, prononcée alors que, pris dans les rets des conspirations de la Cour, il avance vers la potence, reste en mémoire :
– «C’est la première fois que j’assiste à une exécution, il fallait voir cela avant de mourir.»
Plus tard, dans le même documentaire de l’INA cité plus haut, le commentateur conclut en disant de l’acteur :
– « un grand garçon bien simple ».
Oui : « un grand garçon bien simple ».
C’est sans doute là la source de son talent.
Ce sont sans doute là la recette et la leçon de son charme qui nous sont restées bien ancrées et séduisantes dans nos mémoires.
Belle lecture Guillemettes
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Jean-Didier?
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