365 Nuances de 2019 – #68 – « Le scandale « suicidez-vous ! » »

B9719326323Z.1_20190420200922_000+GISDED27O.3-0Un billet, court, chaque jour.

Avant même de chercher des explications, il y a le choc de ce déversement de haine publique.

Quand on revient des trois jours de « chemins noirs », dignes, en miniature, de Sylvain Tesson, c’est un choc que cet « hallali » collectif.

Il s’agit d’une incitation à la haine !

Aujourd’hui, « scandale » est réduit à indignation.  Parole ou acte ; ce qui heurte la conscience, la morale et suscite l’émotion, la révolte.  Oui, il s’agit de cela.

Mais, ici, le « scandale » va plus loin que ce sens contemporain.

Dans son étymologie grecque, dans son sens premier, « scandale » est un piège, une trappe, un filet avec lequel on capture une proie.

Saint-Paul (Co.1, 23) évoque ce terme comme un évènement qui engage la vie.  L’obstacle qui fait trébucher, qui interrompt la marche, qui détourne d’un projet de vie.

Les gilets ne sont plus jaunes.  Ils ont pris la couleur et surtout le goût du sang.  Ils ont été, brièvement, une contestation compréhensible.  Ils sont devenus la rupture.  Ceux qui cherchent à tendre un piège, à détourner de tout projet d’espoir.

À cerner les forces de l’ordre, à les encercler dans le piège de leur rage bilieuse, ils incitent non seulement à la haine à retourner contre des hommes et des femmes, représentant notre autorité à tous, mais ils poussent à la défaite.  À trébucher.  À nous détourner d’un projet de paix.

Cette violence qui va crescendo de semaine en semaine, tourne à une forme d’hystérie que rien ne semble pouvoir arrêter.

Démonstrations symétriques d’impuissance.  Celle d’une révolte qui tourne à vide de sens et se mue en violence physique.  Celle d’un pouvoir vide de sens qui laisse filer les évènements.  Évènements qui vont comme un train fou sans conducteur ; ils gagnent en puissance, en vitesse.  Est-ce que seul un mur pourra les arrêter ?

En attendant, de part et d’autre, le vide, l’absurdité.

Rien à opposer.  Rien à proposer.  Des slogans, des incantations, des cautères.

Mais pas de vision, pas de sens.  Et donc, pas de guérison.

Car, et je reprends Tesson : « il ne faut pas déraciner les choses si l’on n’a rien à replanter à la place. »

Qu’est-ce que cette haine et ce pouvoir proposent de replanter ?

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